Notre dernière escale avant d'arriver à Podor, nous amène dans un village Toucouleur.
Les Toucouleurs sont une population de langue peule en Afrique de l'Ouest, vivant principalement dans le nord du Sénégal (où ils représentent 26 % de la population, dans la vallée du fleuve Sénégal), en Mauritanie au Burkina Faso et au Mali.
Même s'ils sont souvent présentés comme un groupe ethnique, il ne s'agit pas, selon l'écrivain malien Amadou Hampâté Bâ, d'une ethnie, mais plutôt « d'un ensemble culturel assez homogène (islamisé et foulaphone, c'est-à-dire parlant peul) ».
Le nom « Toucouleur » est la déformation du mot Tekrour, le nom d'origine du royaume qu'ils ont fondés, le Tekrour. Dans ce nom « Toucouleur », cette population a trouvé un statut juridique territorial et une identité stable, donnés par l'administration coloniale française de la fin du XIXe siècle. Ils se définissent Haalpulaar'en (ceux qui parlent le pulaar) et Foutankobé (ceux qui habitent le Fouta).
Proches des Peuls, ils se différencient d'eux surtout par leur sédentarité. Les Toucouleurs sont tous musulmans. Ils sont à l'origine de l'islamisation du Sénégal. La langue parlée est le peul du Fouta-Toro. Leur langue présente toutefois de légères différences avec d'autres dialectes de la langue peul.
Adhérant en grande majorité à 99,99 % à l'islam, la religion est d'autant plus un facteur d'unité de ce peuple d'identités diverses.
Les Toucouleurs sont reconnaissables grâce à leur chapeau conique, que les Sérères, Diolas et Peuls portent aussi. Traditionnellement, les hommes se rasaient le crâne et laissaient pousser leur barbe qu'ils taillaient en pointe. Certains se tressaient les cheveux et il y avait une multitudes de coiffures. Les femmes se coiffaient à la manière des femmes wolofs, des coiffures très complexes, et portaient toujours un léger voile par dessus la tête. Les Toucouleurs pratiquent encore de nos jours la scarification. Souvent ils se font deux incisions sur les tempes, autant les hommes que les femmes. Il y avait aussi le tatouage des lèvres pour les femmes, que les femmes de sakeebe, caste des travailleurs du cuir, pratiquaient. L'excision des femmes est une pratique que les Toucouleurs partagent avec les Mandingues au Sénégal, au Mali et en Mauritanie, mais avec les dispositifs de lutte contre cette pratique, elle se fait de moins en moins.
Traditionnellement et toutes castes confondues, les Toucouleurs pratiquent en général l'agriculture (mil, sorgho, melon, niébé, oignons) et l'élevage de bovins, ovins, volaille, chevaux. Ils ont créé la race chevaline foutanké, née d'un croisement entre un mbayar, race locale du Sénégal, en particulier des pays wolofs, sérères, et un naru-gor, « cheval du fleuve », descendant des races barbes et pur sang arabe. Les jeunes enfants toucouleurs apprenaient très tôt à monter à cheval, en vue de la guerre.