Nous quittons le Siné Saloum et prenons la direction de St Louis. Nous faisons toutefois un crochet par la ville sainte de Touba.
Touba est la ville sainte de la confrérie des Mourides. Sa mosquée aux dimensions impressionnantes : quatre minarets de 66 m et encore plus grand de 87 m de haut, le plus élevé de l'Afrique de l'Ouest.
Dès l'entrée de la ville, un panneau vous prévient de la rigueur ambiante : alcool et cigarettes sont prohibés.
Touba (bonheur en arabe) a été fondée en 1885 par Amadou Bamba. Ce cheikh, fils d'un marabout, est le seul Africain à avoir fondé une confrérie.
La ville compte aujourd'hui environ 280 000 habitants. C'est également la capitale de la contrebande. Bâtie sur une propriété privée, cette ville franche est exemptée de droits de douane, d'impôts et de taxes. Si les trafics les plus gênants ont été freinés, une grande part de la contrebande en provenance de Gambie échoue ici, et l'on vient de tout le pays pour y faire ses courses.
La grande mosquée, construite en 1963 est en perpétuels travaux, les imams se succédant apportent leur contribution à l'agrandissement de celle-ci.
Toute la symbolique de l'islam est représentée par cette mosquée. Cinq minarets y symbolisent les cinq piliers de l'islam. Afin de comprendre la puissance financière de la secte, il faut savoir que les mourides ont collecté plus de 30 millions de francs en quelques semaines pour son embellissement. A l'intérieur, plus de 10 000 personnes peuvent prendre place sur les 2000 tapis importés de Belgique.
Amadou Bemba et les khalifes qui lui ont succédé reposent dans des mausolées où les non musulmans ne peuvent pénétrer. Du plastique recouvre leur tombeaux, ornés de marbre de Carrare et de feuilles d'or, pour éviter que l'eau de Cologne dont les aspergent les pélerins les abiment.
Le rêve de tout mouride est de finir ses jours dans la ville sainte.
Au moment du grand Magal (terme Wolof qui signifie commémoration), environ quatre mois et vingt jours après le Ramadan, la ville attire des centaines de milliers de pélerins venus de tous les coins du pays. Pour ce pélerinage, aussi important que celui de la Mecque aux yeux des Sénégalais, les mourides n'hésitent pas à dilapider, en quelques heures, leur paye du mois. Le Magal célèbre le départ en exil d'Amadou Bemba, envoyé au Gabon par Faidherbe, qui était le gouverneur du Sénégal. Pendant trois jours, la ville vit dans une impressionnante ferveur religieuse.
Pour les touristes non musulmans, la pression est énorme. Les gardiens de la mosquée vous interdisent de prendre des photos, et sont prêt à vous arracher l'appareil des mains. Sous cette pression, notre guide nous a intimé l'ordre de regagner le véhicule, d'où j'ai réussi à prendre quelques photos.
La porte d'entrée de la ville. Les inscriptions vous signalent que l'alcool et les cigarettes sont prohibés dans l'enceinte de la ville.
L'artère pricipale conduisant à la mosquée.
Un des nombreux marchés où l'on trouve de la marchandise de contrebande.
La grande mosquée, avec son minaret de 87 m de haut.
Dans cette perspective, on s'imagine la superficie occupée par la mosquée.